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Même pas peur

J’ai toujours beaucoup de plaisir à observer mes enfants. Quand ils étaient plus jeunes, je trouvais cela merveilleux de les voir affronter leur insécurité avec ce mélange de curiosité et de peur qui les poussait à aller de l’avant. « Même pas peur » disaient-ils pour se convaincre et la plupart du temps, cela fonctionnait. Avec leur courage et leur élan de découvrir le monde, ils franchissaient et franchissent toujours de nouvelles étapes.


« Même pas peur », cette expression m’a accompagnée sur mon chemin de guérison. Je « crevais de trouille » et en même je sentais que c’était le moment d’affronter mes plus grandes peurs avec la curiosité d’un enfant. Étonnamment, ces peurs n’étaient pas liées à des évènements extérieurs, mais à des perceptions intérieures. J’avais peur de ce qui se cachait en moi, j’avais peur de mes souvenirs enfouis, j’avais peur de me faire submerger par mes émotions. J’avais peur de mourir en revivant ce qui m’avait achevé une première fois.


« Même pas peur » me donnait l’élan. Me le répéter suffisait parfois, pour de petites peurs. Avec le recul, je m’aperçois à présent que la sécurité intérieure et extérieure était primordiale. Pour affronter ces peurs, j’avais besoin de sentir la présence bienveillante et sécurisante de mes amies, de mon conjoint et de mon thérapeute. J’avais aussi besoin de sentir qu’intérieurement j’avais les ressources pour le faire et qu’il n’y avait pas de réel danger. Ce danger que je percevais était à l’intérieur de moi. J’ai appris à accueillir ces peurs paralysantes non plus seule comme quand j’étais enfant, mais entourée et accompagnée. Ne plus être seule face à un ressenti ou une émotion me rendait complètement vulnérable, mais en même temps, cela me donnait la confiance nécessaire pour oser ce mouvement vers l’intérieur. J’ai osé parler, j’ai osé hurler, j’ai osé pleurer, j’ai osé accueillir ma souffrance cachée et j’ai osé partager.


Le chemin a été difficile, mais tellement libérateur. Je n’y serais jamais arrivée seule, la sécurité intérieure ne suffit pas. La sécurité extérieure est également essentielle, de même un enfant est tellement plus courageux quand il ressent l’amour et la confiance de ses parents. Savoir que quelqu’un sera là à nos côtés, non pas pour nous juger mais pour nous soutenir, est un ingrédient essentiel.


A présent, j’ai apprivoisé ce sentiment de peur. La plupart du temps, je découvre qu’il n’y a pas de danger réel, c’est « juste » mon inconscient qui veut me protéger. Mes peurs me guident et me permettent de mettre de la conscience sur tous mes automatismes.

Ne plus avoir peur de mes peurs me rend vivante. Je choisis de prendre le risque de vivre.


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